Marc Marquez : « Cette saison à la régulière, mon frère a été le seul pilote Ducati à me battre ».

Si cette saison, sans qu’il ait chuté, Marc Marquez a été battu par Johann Zarco au Mans sous la pluie et à Silverstone par Marco Bezzecchi, il ne l’a jamais été par un pilote Ducati en confrontation.

Et c’est ce qu’a fait son frère à deux reprises et il a même rajouté le sprint d’hier en disant qu’Alex avait été plus fort que lui.

Même si certains en doutaient car Marc Marquez joue souvent la modestie avant des circuits pas favorables (le Qatar et le Mugello par exemple), les paroles prononcées ce jeudi par Marc Marquez allaient pour une fois être conformes à la réalité.

Il savait que ce circuit était exactement fait pour les qualités de son frère, grand circuit et de nombreuses longues courbes à droite, c’est à dire exactement le circuit type contraire à ses qualités.

Et ce que Marc avait prévu jeudi s’est vérifié dès les premiers essais ce vendredi avec un Alex impressionnant en rythme de course, ce dernier atomisant le record du tour en qualifs.

Et ce n’était pas l’erreur en course sprint qui changeait la donne, même la course plus longue n’a pas changé le scénario, Alex a continué à dominer.

Voici les propos de Marc Marquez :

Votre série de victoires s’est terminé !

Si quelqu’un devait mettre fin à cette série, il fallait bien qu’elle s’arrête tôt ou tard. C’est arrivé sur un circuit où je me suis menti à moi-même. Jeudi, je m’attendais à un week-end difficile, un week-end où il faudrait travailler plus dur que d’habitude. Il a fallu travailler plus dur, et Alex a mis fin à cette série sur un circuit où il a toujours été très rapide : il a gagné en Moto3 , deux fois en Moto2 et maintenant en MotoGP .

Et c’est le seul pilote Ducati jusqu’à présent cette saison à avoir réussi à me battre en Sprint, à Silverstone, et à me battre ici. Hier, il me battait déjà, il a chuté, mais aujourd’hui, il a géré la situation de la meilleure des manières.

Pourquoi Alex a fait la différence sur vous sur ce circuit ?

Car il est très rapide dans mes points faibles, et inversement, dans mes points forts, comme sur des circuits comme Balaton Park, qui sont peuplés de souris et peu propices au pilotage, là où se trouvent mes points forts.

Mais ici, sur ces longs circuits, c’est là que je souffre le plus. Le plus important pour moi, c’est qu’en souffrant, en prenant des risques et, au final, en commettant une erreur après avoir perdu l’aspiration, j’ai fini second.

J’étais avec lui, j’étais proche, je le voyais, mais je ne pouvais pas. Dès les EL1, il était le pilote le plus rapide en piste ; il a établi le record du circuit, et pendant la course, j’ai vu les pneus se détériorer, mais nous roulions encore autour de 1’40 », et c’était fichu pour moi.

Que pensez-vous de sa saison ?

Je suis convaincu que si Alex Márquez avait un autre nom, sa saison serait bien plus appréciée. Le fait est qu’il a toujours eu ce handicap ; beaucoup le voient comme une aide, et je le dis toujours. C’est un fardeau supplémentaire d’avoir un frère.

Cette saison, je m’en sors mieux que je ne l’espérais, et il fait une saison impeccable. Certes, après sa blessure à la main, les choses se sont un peu compliquées pour lui avec quelques pénalités et tout. Mais à part ces trois ou quatre courses, il a fait une saison qui pourrait lui valoir un championnat.

Alex est capable de tout, et il l’a prouvé par le passé. Il n’a peut-être pas le talent extraordinaire des autres pilotes, mais il est beaucoup plus travailleur que ces derniers. Je ne cite pas de noms, mais le talent, si on ne travaille pas, et inversement, avec un peu moins de talent, si on ne travaille pas, on est capable de tout. Il a été champion Moto3 et Moto2 , et maintenant il est deuxième d’un championnat qui n’est dépassé que par une moto d’usine, et il réalise une saison presque imbattable.

Quel était votre tactique aujourd’hui ?

Mon objectif était de mener les deux premiers tours pour bien gérer le pneu avant. Non seulement le pneu arrière se dégradait, mais je détruisais pas mal l’avant. Ensuite, j’ai dû le suivre pour creuser l’écart avec la troisième place.

Je me suis concentré uniquement sur la troisième place, car c’était mon objectif. En course, attaquer n’est pas toujours la meilleure chose à faire. Il faut souvent savoir comprendre à quel moment de la course on se trouve, et c’est ce qu’il faut faire. Et aujourd’hui, j’ai dû profiter de l’aspiration d’Álex pour me détacher des autres et tenter ma chance à la fin.

Tardozzi m’a dit avant la course : « C’est peut-être le moment d’accepter que tu n’y arriveras pas. » J’ai essayé, mais il y a eu ces cinq derniers tours où j’ai commis une erreur, enfin, ça s’est vu au virage 7 puis au 10. Et je me suis dit, c’est bon, on laisse tomber, ça suffit. »