Le triple champion du monde 125-250 et vainqueur de 13 courses en catégorie reine a préféré s’investir dans l’organigramme de la Dorna plutôt que de devenir coach ou manager de pilotes.
Chaque fois qu’il y a un incident sur la piste qui demande l’inspection du directeur de course, nous voyons arriver Loris sur sa BMW.
Mais ces inspections ne sont qu’une infime partie du travail de Loris Capirossi, le travail se fait largement en amont et demande une vigilance de tous les instants.
il évoque aussi la différence entre la Direction de Course et le travail des commissaires.
Est-ce facile de décider de sortir le drapeau rouge quand il pleut ?
Beaucoup pensent qu’on se contente de rester assis devant quelques écrans et d’appuyer sur pause quand il pleut. Mais en réalité, nous maîtrisons chaque détail.
Non seulement nous avons toutes les caméras de l’organisateur, mais nous en installons également 30 autres le vendredi, ce qui nous donne plus de 70 perspectives simultanées. Grâce à ces images, on peut sauter d’un coin à l’autre à tout moment, revenir en arrière, comparer, et même revenir un jour en arrière.
Beaucoup pensent que nous lançons le drapeau rouge trop tard, mais ce n’est pas si simple. Nous analysons les temps. Si les pilotes restent constants malgré la forte pluie, nous les laissons continuer. Nous n’intervenons que lorsque l’écart au tour augmente de deux secondes ou plus. Mais quoi que nous fassions, il y a toujours quelqu’un qui est mécontent.
La sécurité avant tout. Si la piste n’est pas sûre, c’est fini. Point final.
Quand débute votre journée ?
La journée du directeur de course commence à 7 h par une inspection de la piste. Nous vérifions chaque point de contrôle, chaque drapeau, chaque indicateur lumineux. Vient ensuite le briefing des commissaires : lorsque les Moto3 prennent le départ, tout doit fonctionner correctement. Dire que l’organisation est plus complexe qu’il n’y paraît de l’extérieur est un euphémisme.
Le rôle de la direction de course a changé !
Par le passé, la direction de course distribuait également les pénalités, mais cela a mis à rude épreuve nos relations avec les pilotes. Aujourd’hui, ce sont les commissaires qui prennent le relais : nous nous occupons du déroulement de l’épreuve, eux des sanctions.
Ce système fonctionne. Les pilotes savent que nous sommes neutres. Et ils savent aussi que les excuses sont inutiles. Si quelqu’un prétend n’avoir rien fait, je réponds simplement que nous avons tout vu.
Je leur montre ensuite les photos, et généralement, ils sont d’accord……..
Pourquoi être directeur de course ?
Je fais ça par passion. J’ai toujours été de l’autre côté de la barrière. Maintenant, je suis là pour garantir aux autres une vie meilleure, plus sûre et plus juste. Et quand je vois à quel point ça marche, je suis fier. Au fond, je reste un coureur ; ça ne changera jamais
